Joseph Ratzinger, Le Dieu de Jésus Christ (Der Gott Jesu Christi), Fayard 1977, p.72.

Nous pouvons donc dire que si l’enfance occupe une place si éminente dans la prédication de Jésus, c’est parce qu’elle est en lien étroit avec son mystère le plus personnel, sa filiation. Sa plus haute dignité, qui renvoie à sa divinité, n’est finalement pas une puissance possédée pour elle-même ; elle consiste dans le fait d’être tourné vers l’Autre –- vers Dieu le Père…
L’homme veut devenir Dieu (Gn 3, 5) et il doit le devenir. Mais chaque fois que, comme dans l’éternel dialogue avec le serpent du Paradis, il essaie d’y parvenir en s’affranchissant de la tutelle de Dieu et de sa création pour ne plus s’appuyer que sur soi-même et s’installer soi-même, chaque fois que, en un mot, il devient tout à fait adulte, tout à fait émancipé, et qu’il rejette totalement l’enfance comme état de vie, il débouche sur le néant parce qu’il s’oppose à sa propre vérité qui est dépendance. Ce n’est qu’en conservant ce qu’il y a de plus essentiel à l’enfance et à l’existence de fils, vécue d’abord par Jésus, qu’il entre avec le Fils dans la divinité.
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